mercredi 30 août 2017

                     Le temps d'une saison...




Vous avez dût remarquer que je n'ai pas poster ces deux derniers mois...
Je suis loin des deux articles par mois, j'avoue...

Pourquoi ?

Plusieurs raisons :

1- Je prends des cours très très sérieux...et très très ennuyeux, qui font passer mon travail créatif au second plan ce que je déteste (j'y reviendrai sur un autre article ;))


2- Je construis une maison, ou plutôt un atelier. Avec tous le confort à penser pour un céramiste :

Isolation pour un environnement "pastropsec-pastrophumide-pastropchaud-pastropfroid" avec une VMC pour respirer (oui c'est bien aussi ça!)

Electricité et éclairage (quand on fait du volume, ça aide..)

Mobilier pratique pour pas casser ce qu'on s'évertue à créer... 

Un sol lessivable pour une activité qui faut le reconnaître tâche...



                                         

Bref... autant dire qu'à la fin de mes journées je suis un peu comme ça


3- C'est l'été...

Oui ! C'est une vraie raison ! 
Quand on est prêt d'une région touristique, 
Tous le monde vient vous voir (famille et amis).

"Allez viens, on profite d'être ensemble! On va à la mer, en rando, dans un musée, au minigolf...etc"


Le soleil brille, les enfants ne sont pas à l'école, ils bouillonnent de sortir, ils s'ennuient.
Alors oui, malgré tous les projets qu'on a en tête et la liste interminable de choses à faire...


On profite de nos proches. 
C'est quand même plus important, non ?

Donc voilà voilà, on est à la plage...


Je vous rassure, j'ai pensé à tous mes projets au début.
Sorte de résistance passive, impossible de lâcher le guidon, même à l'arrêt.

"Ah je pourrai faire ça aussi, attend ça existe ? Qu'est ce qu'ils disent sur internet ? Ha j'ai pas de réseau zut! ha oui c'est vrai je suis à la plage"
"Maman, tu viens te baigner ?"

Okay... j'abdique. 
Cela attendra la rentrée.

Parce que l'été, c'est aussi et toujours une période de bilan.



On voit l'année qu'on a passé et on se demande bien ce que nous réserve l'automne.
Est ce que l'été prochain, j'en serais toujours là ? Est ce que ma situation me plait ou me plaira toujours ?
Le travail est loin et on s'autorise à penser autrement...
Ça fait un bien fou... et c'est essentiel pour tous.

Qu'en pensez-vous ?

Alors désolée si j'ai abandonné mon ordinateur.
Mea Culpa, la rentrée est là!
Une nouvelle année nous attend!



mercredi 19 juillet 2017

                     Entreprendre...

Lorsqu'on entreprend quelque chose, il y a toujours plusieurs émotions qui nous traversent.

La première, celle qui nous motive tous, c'est la liberté.
Oui on quitte tous et on se sent vivre, ENFIN !


C'est cette énergie qui nous porte à affronter ça....


Aaaah mon dieu, l'expertise comptable, ça fait frémir...au secours.
Deuxième émotion et pas des moindres : La peur de l'inconnu.
On a jamais fait ça avant. Est ce qu'on est capable ?
On sort de sa zone de confort, en tant qu'expert dans ce qu'on faisait avant, qui remplissait notre frigo! (Plus ou moins bien d'ailleurs...)

Mais si d'autres ont pu vaincre l'analyse comptable, pourquoi pas nous ?
Allez on peut y arriver !

Troisième émotion : L'espoir  (Si je me prépare bien , je peux y arriver)
Suivi d'une seconde : Le courage


Heureusement, il existe aujourd'hui beaucoup d'organismes pour nous aider.

Des gentils anciens, qui veulent bien nous poser leurs mains sur notre épaule tremblante et nous encourager à ne pas perdre pied. 
Que je les aime ceux-là!
J'aimerai chaque jour, leurs prouver ma gratitude. 
Mais à force ils me diraient : "oui bah c'est bon c'est pas grand chose, tu me gènes! Ne m'oblige pas à regretter." 
Alors je ne dis rien.

Bon donc, on est bien préparé. 
On a tous pour réussir. 
Il faut se lancer!

Une nouvelle émotion s'invite : L'appréhension


 "Oh lala, tous ce qu'il y a à faire! Je commences par quoi ? A droite ? A gauche ? "

S'ajoute la peur du burn out. 
Et pour revenir à mon premier GIF, l'épuisement...


On a parfois une famille à préserver, et une envie de vivre mieux. 
C'est un choix qui va avoir des impacts sur nos proches qui n'ont rien demandé, 
une vraie responsabilité...

Alors qui nous dit que l'on ne va pas mourir de fatigue morale et physique...
Bon allez c'est perdu d'avance, j'abandonne!

Sans avoir essayer... 
Pfff non c'est impossible, je suis une positive née! Misère!

Je ne peux pas être..."raisonnable" comme tous le monde ?
L'entrepreneur est un être irraisonné de nature, il faut le reconnaître.

Alors ça y est, j'y vais !


Je vais peut être me casser la figure...
Boh j'aurai une cicatrice sur le front et quelques pansements.
Qu'est ce que vous en pensez ? 









mercredi 12 juillet 2017

                     
                  Les Beaux Arts de Nantes



Oyez, oyez le nouveau musée vient d'ouvrir depuis deux semaines.
Je n'ai pas résister bien sur, j'y suis allé avec un ami.

Première impression : "Oh lala que c'est clair! Que c'est propre!"



On a toujours une impression de grande immensité dans les musées.
Surtout quand on habite dans un clapier. ...

Pas étonnant, qu'à Paris, la visite des musées fait partie du quotidien...😉

A défaut d'être authentique (j'en avais parlé ça, non ?),
il faut reconnaître le bien être de l'espace des musées....

Quand on ne se perd pas....
Bon je le dis ?
Voilà à quoi je ressemblais avec mon binôme


"On est dans le cube, là ?"
"Pas possible, on était dans le 19ème siècle"
"Attends, regarde le plan, on passe à droite!"

Pas terrible pour s'imprégner de l'art dans sa plus belle beauté... 
Oui oui je sais, je suis critique. 

Au Louvre, combien de japonais voit-on égarés...on a envie de les aider.
Mais leurs expliquer en "français" la direction est peine perdue,
ils se perdrons 100 mètres plus loin.


Alors, donnons lui une chance au musée de Nantes...de modifier sa signalétique. 

A part ce petit faux pas, le musée a de belles collections à voir absolument, quelques œuvres phares.

Quand je dis "œuvres phares", je parle d’œuvres qu'on connait, qu'on a vu en cours.

Oui parce que lorsqu'on a fait ses études dans l'art, parfois au détour d'un musée, on tombe sur oeuvre vu à l'école.

Et l'oeuvre reflète non pas la démarche de l'artiste (j'en suis navrée pour lui) mais surtout un temps passé, qui fait ressentir un peu de nostalgie....


On se voit bayant aux corneilles devant la diapo du cours d'histoire de l'art de 14h.
Il y a combien de temps déjà ? Plus de 10 ans déjà ?

Tant d'années et finalement, on l'a retenu cet artiste qui ne nous plaisait pas du tout.
Alors avec un discret sourire aux lèvres, on repense à ce temps...

Est ce qu'un jour, quelqu'un regardera une image de mon travail, sans trop y prêter attention ?
Et puis un jour, il tombera dessus dans une vieille revue, un musée peut être...
Mon image ne sera plus la mienne mais quelque chose baignée par son souvenir.

Franchement cela me plairait!
Pas la notoriété, je m'en fiche, mais une histoire un peu similaire, ça me plairait beaucoup !

Pour moi c'est Bern et Hilla Becher 


Bon Bernd Becher est devenu professeur de l'académie des Beaux Arts de Düsseldorf et artiste mondialement connu
Mmmh j'en suis encore très loin quand même...

Mais il ne faut jamais oublier ses rêves ! 
Comment voulez-vous avoir une chance d'en réaliser quelques uns sinon ?





jeudi 29 juin 2017

  Assistant super héros


Dans une autre vie, j'ai travaillé en collaboration avec des artistes, parfois très connus, parfois moins.
Ils me proposaient une idée et moi je la transformais en matière.

Beaucoup de visiteurs disaient : "Mais c'est vous l'artiste ! Vous avez tous fabriqué !"

On aurait pu le penser.
C'est vrai que je créais une forme qui s'accroche à la lumière, qui donne envie...
L'idée devait devenir "sculpture attractive", une oeuvre élégante.

C'est déjà en soit beaucoup de travail et un apprentissage long, méticuleux, plus que respectable !
Mais je ne suis pas l'artiste.
Car l'oeuvre de l'esprit, ce n'était pas moi...

Je dirais plus que j'étais "l'assistant artiste", un peu comme un assistant super héros...


Je suis comme le super héros. 
J'ai la cape et le loup sur les yeux, mais ce n'est pas moi qui dirigeait l'action.

Alors oui, au final, comme le héros, je sauvais des gens et sans pour autant être devant les projecteurs.

Mais je n'avais pas cette terrible responsabilité de CHOIX.
Cette liberté angoissante de finalité de l'oeuvre.

Rester dans l'ombre a des bons côtés. 
On prend moins de risques, on se laisse accompagner par l'artiste tout en profitant du plaisir de créer.

Sécurité supplémentaire : Je devais rester dans une identité, propre à l'atelier où je travaillais.
Je n'avais plus qu'à surfer avec ma sensibilité, qui est bien là car au final je n'aurai pas fait ce métier si elle n'existait pas.

Aussi ce visiteur émerveillé qui me disait "c'est vous l'artiste", je ne lui en veux pas car c'était un compliment qu'il me faisait.
Je le recevais avec beaucoup d'humilité et de gêne parfois 
Beaucoup de mal à y croire soi-même  mais je m'abstenais de tout commentaire.

Seulement voilà, ce que je peux y répondre aujourd'hui c'est que non, je ne suis pas l'artiste, 
ne vous trompez pas.

Voici un visuel que j'aime bien.



Pour moi, il définit toutes les ambiguïtés que l'on découvre dans le métier d'un Artiste.
Imaginez si celui-ci est entrepreneur ! Un vrai schizophrène je vous dis!

mardi 13 juin 2017


                       Authentique beauté




Pourquoi faudrait-il toujours montrer uniquement ce qui est "beau" et propre ?

Allez, avouez!
Nous le faisons tous et toutes.
A juste titre, nous ne voulons montrer que le meilleur.
Normal...
Quand vous dressez une table pour vos invités, vous aimez que tous soit parfait ?


Mmmh...c'est douteux hein ?
La personne devant vous se demande s'il n'y a pas quelque chose qui cloche.
Et elle a raison, car nous sommes tous imparfaits.

En Céramique, c'est pareil.
En Art aussi.

Dans ce blog, j'aime bien montrer quand ça ne marche pas.
Qu'on ait 10 ans de métier (et croyez moi, c'est beaucoup plus dur de l'accepter), ou que l'on soit débutant, des fois ça ne marche pas! Faut lâcher prise avec ça... si si c'est important.

Pourquoi ? Parce que la céramique est capricieuse !
Mais aussi pour autre chose, l'authenticité de son travail.


Par exemple, je n'aime pas les grandes expositions au musée qui montre le final sans montrer le début.
Bon ok...à la limite, si l'artiste est mort...par devoir de mémoire, on nous projette quelques films.



Franchement c'est un peu triste.
Les pièces siègent dans une grande étendue blanche.
Oui d'accord c'est reposant et ça fait propre. 
Peut être un peu trop justement....


Combien de nuits blanches, d'essais, de ratés se trouvent derrière cette image aseptisée ?
Ne rend-on pas la réalisation inhumaine ? 
Je pose juste ici une question ouverte.

Parfois c'est voulu. 
Ça sacralise la matière et ça l'élève sans doute.
Je respecte ce choix, mais à force c'est devenu monnaie courante, une habitude même.

Moi j'aimerai bien parfois des œuvres dans l'ambiance avec tous ses processus et ses échecs d'humains mal foutus, avec les volontés qui n'ont pas marché et les réussites...pas fait exprès.

Et pas seulement le cliché des "mains de travailleurs" et des beaux outils plein de poussière (bien protégés sous une vitrine).
Parce que ce n'est pas que les mains  et les gestes qui ont œuvré...

Par exemple, ici j'ai flingué un mug, parce que (et pourtant je le savais), 
On-ne-met-pas-d'engobe-sur-un-biscuit!.... sinon ça craquelle.


J'avais déjà fait cette erreur... Et ben j'ai recommencé, voilà!
Pourquoi ? Allez, savoir..J'en suis pas à ma première pièce pourtant...

Ce qui me fait avancer cependant, c'est que dans ce lot d'essais mal foutues, 
parfois quelque chose de beau ressort, 
quelque chose de profondément humain.

Je ne peux donc pas détacher mes erreurs de tous le reste, car ce ne serait pas honnête.
C'est mentir sur la vraie nature de la pièce.

Une belle pièce c'est aussi tous les échecs pour y parvenir.
Qu'en pensez-vous ?






lundi 5 juin 2017

                            Bulle de sérénité 
    


Lorsque je fais une pièce, que je tourne, que je manipule la terre à la main, un phénomène étrange se crée.

Le monde s'arrête, enfin je ne sais pas s'il s'arrête mais moi je n'y prête plus attention. 
Une partie de mon cerveau s'enclenche et laisse tous mes soucis aux portes de mon atelier.
C'est là où je suis la plus efficace. 
Là où je donne le meilleur de moi même.

Ça demande une grande concentration et les personnes qui sont autour, se demandent pourquoi un tel silence règne. 
Pourquoi pas une petite musique de fond ? A quoi cela servirait ? Je ne l'entends pas.
A croire que le calme fait peur ;-)
S'ils savaient ce qu'il se passe dans la tête de celui qui fait...

Les mains parlent pour nous.
Moi je raconte une histoire sans un mot. 

C'est ce que je trouve si précieux dans les métiers d'art. 

L'imprimante 3D (par exemple), j'admets peut être un outil formidable et une avancée technique très utile.Et je m'en servirai si besoin.

Mais...
Elle reproduit à l'identique. Elle n'exprime pas. Elle ne donne pas une once d'émotion.

Sachez donc,
lorsque vous achetez une pièce chez un artisan, c'est ce morceau d'âme que vous vous offrez.
Pour que la vie soit un peu moins mécanique... 

Je terminerais cet article par une citation d'un GRAND Monsieur de la céramique,
Daniel de Montmollin. 

"Par son corps, la personne s'inscrit dans le monde matériel et sensible. Ainsi s'effectue l'échange entre le monde extérieur et la vie intérieure, va-et-viens permanent entre action et ressenti."









mercredi 31 mai 2017

                       Rien n'est impossible!


Dans mon travail, je n'aime pas dire que quelque chose est impossible (techniquement).
Je préfères dire : Ok ça va me prendre du temps, est-ce que je suis prête à tous les sacrifices pour y parvenir ?

Cette idée m'est venue de mon expérience auprès d'artistes et de ma confrontation à la Porcelaine.
Le matériau en céramique, le plus capricieux qui soit !

Pour ceux et celles qui ne la connaissent pas, c'est une terre qui a tendance à fendre facilement dans sa manipulation et dans son séchage.

ET AUSSI c'est une terre qui a une mémoire pendant sa cuisson (sisi c'est comme ça qu'on dit!)
Vous la travaillez, vous loupez, vous réparez et bing, en cuisson ça revient!

Bref, autrement dit lorsque j'étais en cours à l'Ecole des Céramistes...


Bon ok, j'avoue, ça avait l'air moins classe...quoique pour le prof, légèrement ressemblant.

Mon vieux professeur barbu donc, m'avait dit :
"Faire un ruban en porcelaine est une hérésie! Tout mouvement est proscrit!!"


Mouais....

Agathon Leonard, 19ème siècle, Porcelaine....
Et je peux bien en parler, parce que je l'ai fabriqué celle-là! Et pas pour mon prof barbu, promis.

Bon pour ne pas trop lui en vouloir et lui faire porter le chapeau de l'erreur, je dirais que oui c'est difficile d'obtenir ça. On se bat contre la matière. On contrôle quelque chose d'incertain.
La tension est à son comble lors de la pause de l'écharpe supérieure, où on finit par ne plus respirer!
(Gare aux visites non prévues, sous peine du regard qui tue!).



Et pour une pièce nouvelle, c'est des heures et des heures de réflexion.
(Oui parce que pour celle-ci j'ai triché, quelques personnes l'avaient réussi avant moi et connaissait ses failles).

Enfin ce n'est pas impossible.

Et ce qui a confirmé mon propos encore plus que cette pièce ancienne, c'est celle-ci :


Grosse, grande (un peu plus d'un mètre), avec des épaisseurs différentes, des finesses sur la base, des volumes en porte à faux...
Bref le cauchemar du céramiste !

J'ai vu le prototype, je me suis dit c'est IMPOSSIBLE. Et je n'ai pas été la seule à le dire.

Mais je suis allée au delà de mes opinions.
Pourquoi ? Un excès d'optimisme ? Un défi ? Franchement je ne sais pas trop.
Je me suis juste dit : "C'est complètement fou...je vais le faire quand même!"
Quand elle est sortie de cuisson, j'ai dit : "hey! Elle tient!"
Franchement mes collègues m'ont regardé d'un drôle d'air....

Bah oui, c'est incroyable non ?
Se dire que c'est juste impossible,
se donner les moyens de "peut être" y arriver (avec un brin de chance aussi j'avoue),
et de voir que ça a marché !

C'est la plus belle leçon de vie que j'ai retenu de cette pièce.

On peut passer de la théorie à la pratique.
On peut réaliser des choses dites "impossibles"!
Il faut juste...essayer.

Alors si vous vous êtes fixé des projets complètement dingues :
Monter votre atelier, créer des objets de folie,
C'est pas impossible, ça prendra juste du temps...et du travail.








mercredi 24 mai 2017

             Art thérapie, coloriage adapté...



           

J'adore ces livres ! Vous connaissez non ?  Les livres de coloriage pour adultes.

On dirait des revues d'ornemanistes pour les décorateurs d'antan !
Je passerai des heures à les regarder, sans même les colorier.

Sauf, que lorsque l'on est libéral, il faut penser à produire un minimum.
Sous entendu, je n'ai pas le temps de colorier pour juste le plaisir...(et bah oui il faut se confronter à la réalité parfois).

Alors pour allier l'utile à l'agréable...


Tada!

                                           


Bon okay je ne colorie pas, mais c'est pour ma recherche personnelle, je vous le promets !

Et puis les petits points, ça détend aussi beaucoup...
On se fabrique un joli calque spécial "art thérapie, coloriage", une petite installation, le soir,
après avoir fait 30% des 1000 choses urgentes de la journée (en se disant que demain, le jour se lève aussi.).



Et on profite...
il ne faudrait pas se faire grignoter par le quotidien au risque d'y perdre sa créativité,
ce pourquoi on a fait ce métier, ne l'oubliez pas !

“Dans chaque enfant il y a un artiste. Le problème est de savoir comment rester un artiste en grandissant.” Picasso






lundi 22 mai 2017

                    Découverte dérangeante...



En me baladant sur internet, je suis tombée sur cette article.

http://diy4everyday.blogspot.fr/search?q=it%27s+tea+time

Un blog sympa sur du DIY et petits trucs à faire soi-même.
C'est à la mode, ça détend. Bref personnellement j'adore.
Sauf que là...ça touche la corde sensible du céramiste.







Je me suis dit : " Comment ?! Une décor sans cuisson dans un four traditionnel ?! Inacceptable! ;)

Oh bien sur je connaissais les couleurs sans cuisson dans les boutiques d'ateliers créatifs.

Ces peintures très chimiques, que j'évite de faire tester à mes jeunes élèves pour leurs petits pots en céramique chéris.

Des résidus, à peine fixer sur le tesson, déjà ça m'inspire pas confiance. 
En plus, à poser c'est une galère!
Les pinceaux, à nettoyer au white spirit, pas pour les enfants non plus...bref.

Alors face à ce marqueur, je me suis dit un peu la même chose.
Et puis à l'école, on m'a appris que le décor se cuisait en "petit feu oxydant". 
Pour ceux qui ne connaissent pas trop, ça ressemble à ça.



En général, la pièce supporte plusieurs cuissons qui peuvent monter jusqu'à 900 °C.
Donc on se demande comment ce petit feutre peut bien fonctionner.
Mais comme je suis curieuse, je me suis dit :  "'faut tenter!"


L'application est sympathique, on peut varier le trait comme un feutre traditionnel. 
On ne peut pas, revenir sur le trait de son dessin, mais bon c'est peut être beaucoup demandé sur un émail cuit.
Il y a plusieurs couleurs, 7 ou 8 de mémoire c'est pas mal pour un motif.
Pas besoin de faire des cuissons entre les différentes couleurs à poser comme dans le décor traditionnel.

Il faut attendre 72h et une petite cuisson à 150°C dans son four de cuisine.

Tic,tac, ça y est! 
Au toucher, ça rappe.
Au lavage, ça tient.
Autant qu'un décor traditionnel finalement.
Bien sur si je prends un grattoir et que je m'acharne, je pense que je vais finir par rayer mon motif. 

Alors voilà, si on veut faire une peinture comme ci-dessous...



C'est clair! Ce feutre ne rivalise pas. 

Mais si notre style est plutôt simple et graphique. 
On se ferait doucement tenter par ce petit outil, au risque de recevoir les foudres des grands traditionnels.
Oui je sais, je ne vais pas me faire des copains mais j'aime bien ouvrir le débat sur les idées reçues. 
Ça nous permet à tous de nous poser des questions et peut être à terme évoluer.
Je serais ravie de voir plus tard un virtuose de la technique "feutre céramique".
Et vous ?



vendredi 19 mai 2017

               Un céramiste au restaurant...


Comment détecte-t-on un céramiste dans un restaurant ?
Non, pas parce qu'il fait "Artiste" ou qu'il a des bijoux en céramique très lourd autour du cou.
C'est un piège ça! Ça peut arriver, mais ça ne veut rien dire!.

Il ressemble à tous le monde, il fait la bise à ses amis, il s'assoit, il prend le menu, il a trouvé ce qu'il voulait, referme le cahier et attend patiemment le serveur en faisant attention de ne pas déranger ses amis TRÈS CONCENTRÉS sur le choix fatidique de leur vie ou en tous cas de leur soirée, le repas!

Puis il attend...et il commence à regarder l'assiette devant lui.

Tiens c'est quoi l'émail ? Transparent ou Opaque ?
C'est une assiette tournée ? Non ça se peut pas, on voit les traces du moule de coulage là sur le coté.
C'est vachement bien fait l'effet grès!

Ou alors : C'est de la porcelaine ? Ah je lèverai bien l'assiette pour voir la translucidité.

S'il n'y a pas beaucoup de bruit, il va essayer de la faire tinter pour faire "chanter" la porcelaine, discrètement bien sur...

Mais c'est tellement subtile qu'il loupe son coup, et puis honnêtement ce n'est pas très discret.
Bon! ça doit être marqué en dessous de l'assiette. Il sera fixé sur sa qualité!

Si c'est fait main, il le saura.
Si c'est juste une assiette en vitreous (que l'on nomme porcelaine impure, un terme pas très sympa j'avoue), il le saura.
Bref s'il s'est trompé, il va savoir...enfin.

C'est fou hein ? Une simple petite assiette dans un restaurant devient un carte au trésor technique.

Il en a oublié ces copains qui le regardent le nez dans son assiette.
Oui parce que ça y est, ils ont décidé du choix de leur souper, et se permettent au moment où leur pote soulève l'assiette :

"Heu...qu'est ce que tu fais ?"

D'un coup, notre céramiste relève la tête.
Mince, ha bah oui à force, il est grillé...

Donc voilà vous savez, un céramiste dans un restaurant, c'est celui qui retourne l'assiette!
Bon on en est pas à ce point et heureusement...

                              



dimanche 14 mai 2017

                   C'est quoi la sculpture ?


Bah oui parce qu'à force on sait plus...

Bah là comme ça, quand on voit le penseur de Rodin, on se dit c'est un truc humanoïde, qui bouge pas et qui est souvent dans les jardins avec des petits oiseaux dessus...
Ça représente un monsieur ou une dame certainement très important (aussi très oublié il faut le dire) à une époque donnée...

Mouais...
Qu'est ce qu'il dit le dictionnaire ?

"La sculpture est une activité artistique qui consiste à concevoir et réaliser des formes en volume."

Au 19ème ou 18ème siècle, c'était plus que ça. 
C'était un peu la publicité d'aujourd'hui.



On prenait quelqu'un d'important, le roi par exemple, on le mettait volontairement en hauteur (vous n'aviez jamais remarqué ? bah moi avant qu'on me le dise, j'y avais jamais pensé!), à cheval, tel un conquérant, et on le mettait au milieu de la ville pour que tous le monde puisse le voir.

Ainsi le peuple savait qui il était. Certes, il y avait déjà la presse mais bon c'était un peu la tradition et ça en jetait, faut le dire.
Pas question donc de le déformer, cela devait être ressemblant.

Et puis les techniques ont changé. La publicité aussi. Et notre personnage en bronze, bah c'était long et cher à faire...
Alors la sculpture a perdu son rôle premier. Mais ce n'est pas pour ça qu'elle disparut!

Elle est devenue au 20ème siècle "medium d'art" haha!



Elle est devenue parfois molle, parfois légère, parfois mobile. comme l'artsite Calder ci-dessus.
Parfois elle disparaît, elle n'est plus du tout en charge de témoigner le passé comme on peut le voir dans cette sculpture du land art.

Voir les concours absolument impressionnants de sculpture de sable ou de glace, qui en plus d'être magnifique, sont complètement éphémères...



Du coup, moi je me pose une question bête...
Jusqu’où peut on dire qu'une sculpture est une sculpture ?

...





La mise en volume d'un élément éphémère comme le feu ? C'est une sculpture selon vous ?
Moi je dis oui... et vous ?










                            Trésor Littéraire


Un jour, un ami m'a emmené un vieux bouquin tout râpé en me disant :

"Tiens la sculptrice, j'ai trouvé ça. Il te sera plus utile que moi."
J'ai regardé la date d'édition et je découvre avec plaisir qu'il date du 19ème siècle !



Le bonheur! Un livre sur la vision de la sculpture de cet époque ! 
Même en ayant fouillé toutes les bibliothèques du Ministère de la Culture, je ne l'avais jamais trouvé!
😃😃😃😃😃😃😃😃😃😃😃😃😃😃😃😃
Oui je suis un peu mono-maniaque sur certains sujets...


Bref, je ne résiste pas de vous faire partager une phrase qui me semblait importante.

"Le sculpteur doit choisir l'unique instant, de manière à ce que notre pensée y ajoute facilement ce qu'il doit suivre."

Je trouve que c'est très vrai pour n'importe quelle pièce figurative.

Ce qui compte, ce n'est pas la pièce en elle-même, mais ce qu'elle fait ressentir à celui qui la regarde. 
Et pour le créateur, son job de faire preuve d'empathie pour savoir qu'elle sera l'instant qui touchera à coup sur!


J'aime par exemple cette sculpture dont le nom de l'artiste m'échappe évidemment (je vais chercher, je vous le dirais). L'instant est très bien défini, on s'imagine l'amour de la mère, on se met à sa place pour un bref instant.
On peut être parfaitement technique et faire de très jolies sculptures, mais l'instant choisi est le plus important, car c'est le message.

Au passage, c'est pas facile parce que déjà que nous avons du mal à communiquer entre nous, alors imaginez la galère avec un simple visuel!

Je vous parle pas du reste des difficultés : la taille (ça peut tout changer)


Le nombre, la matière, l'exposition...etc



Bref ...un vrai métier.
D'ailleurs je pose une question ouverte ? Pour vous, ça va jusqu'où la sculpture ? 
Je pense que je vais refaire un article tout de suite après...