mercredi 31 mai 2017

                       Rien n'est impossible!


Dans mon travail, je n'aime pas dire que quelque chose est impossible (techniquement).
Je préfères dire : Ok ça va me prendre du temps, est-ce que je suis prête à tous les sacrifices pour y parvenir ?

Cette idée m'est venue de mon expérience auprès d'artistes et de ma confrontation à la Porcelaine.
Le matériau en céramique, le plus capricieux qui soit !

Pour ceux et celles qui ne la connaissent pas, c'est une terre qui a tendance à fendre facilement dans sa manipulation et dans son séchage.

ET AUSSI c'est une terre qui a une mémoire pendant sa cuisson (sisi c'est comme ça qu'on dit!)
Vous la travaillez, vous loupez, vous réparez et bing, en cuisson ça revient!

Bref, autrement dit lorsque j'étais en cours à l'Ecole des Céramistes...


Bon ok, j'avoue, ça avait l'air moins classe...quoique pour le prof, légèrement ressemblant.

Mon vieux professeur barbu donc, m'avait dit :
"Faire un ruban en porcelaine est une hérésie! Tout mouvement est proscrit!!"


Mouais....

Agathon Leonard, 19ème siècle, Porcelaine....
Et je peux bien en parler, parce que je l'ai fabriqué celle-là! Et pas pour mon prof barbu, promis.

Bon pour ne pas trop lui en vouloir et lui faire porter le chapeau de l'erreur, je dirais que oui c'est difficile d'obtenir ça. On se bat contre la matière. On contrôle quelque chose d'incertain.
La tension est à son comble lors de la pause de l'écharpe supérieure, où on finit par ne plus respirer!
(Gare aux visites non prévues, sous peine du regard qui tue!).



Et pour une pièce nouvelle, c'est des heures et des heures de réflexion.
(Oui parce que pour celle-ci j'ai triché, quelques personnes l'avaient réussi avant moi et connaissait ses failles).

Enfin ce n'est pas impossible.

Et ce qui a confirmé mon propos encore plus que cette pièce ancienne, c'est celle-ci :


Grosse, grande (un peu plus d'un mètre), avec des épaisseurs différentes, des finesses sur la base, des volumes en porte à faux...
Bref le cauchemar du céramiste !

J'ai vu le prototype, je me suis dit c'est IMPOSSIBLE. Et je n'ai pas été la seule à le dire.

Mais je suis allée au delà de mes opinions.
Pourquoi ? Un excès d'optimisme ? Un défi ? Franchement je ne sais pas trop.
Je me suis juste dit : "C'est complètement fou...je vais le faire quand même!"
Quand elle est sortie de cuisson, j'ai dit : "hey! Elle tient!"
Franchement mes collègues m'ont regardé d'un drôle d'air....

Bah oui, c'est incroyable non ?
Se dire que c'est juste impossible,
se donner les moyens de "peut être" y arriver (avec un brin de chance aussi j'avoue),
et de voir que ça a marché !

C'est la plus belle leçon de vie que j'ai retenu de cette pièce.

On peut passer de la théorie à la pratique.
On peut réaliser des choses dites "impossibles"!
Il faut juste...essayer.

Alors si vous vous êtes fixé des projets complètement dingues :
Monter votre atelier, créer des objets de folie,
C'est pas impossible, ça prendra juste du temps...et du travail.








mercredi 24 mai 2017

             Art thérapie, coloriage adapté...



           

J'adore ces livres ! Vous connaissez non ?  Les livres de coloriage pour adultes.

On dirait des revues d'ornemanistes pour les décorateurs d'antan !
Je passerai des heures à les regarder, sans même les colorier.

Sauf, que lorsque l'on est libéral, il faut penser à produire un minimum.
Sous entendu, je n'ai pas le temps de colorier pour juste le plaisir...(et bah oui il faut se confronter à la réalité parfois).

Alors pour allier l'utile à l'agréable...


Tada!

                                           


Bon okay je ne colorie pas, mais c'est pour ma recherche personnelle, je vous le promets !

Et puis les petits points, ça détend aussi beaucoup...
On se fabrique un joli calque spécial "art thérapie, coloriage", une petite installation, le soir,
après avoir fait 30% des 1000 choses urgentes de la journée (en se disant que demain, le jour se lève aussi.).



Et on profite...
il ne faudrait pas se faire grignoter par le quotidien au risque d'y perdre sa créativité,
ce pourquoi on a fait ce métier, ne l'oubliez pas !

“Dans chaque enfant il y a un artiste. Le problème est de savoir comment rester un artiste en grandissant.” Picasso






lundi 22 mai 2017

                    Découverte dérangeante...



En me baladant sur internet, je suis tombée sur cette article.

http://diy4everyday.blogspot.fr/search?q=it%27s+tea+time

Un blog sympa sur du DIY et petits trucs à faire soi-même.
C'est à la mode, ça détend. Bref personnellement j'adore.
Sauf que là...ça touche la corde sensible du céramiste.







Je me suis dit : " Comment ?! Une décor sans cuisson dans un four traditionnel ?! Inacceptable! ;)

Oh bien sur je connaissais les couleurs sans cuisson dans les boutiques d'ateliers créatifs.

Ces peintures très chimiques, que j'évite de faire tester à mes jeunes élèves pour leurs petits pots en céramique chéris.

Des résidus, à peine fixer sur le tesson, déjà ça m'inspire pas confiance. 
En plus, à poser c'est une galère!
Les pinceaux, à nettoyer au white spirit, pas pour les enfants non plus...bref.

Alors face à ce marqueur, je me suis dit un peu la même chose.
Et puis à l'école, on m'a appris que le décor se cuisait en "petit feu oxydant". 
Pour ceux qui ne connaissent pas trop, ça ressemble à ça.



En général, la pièce supporte plusieurs cuissons qui peuvent monter jusqu'à 900 °C.
Donc on se demande comment ce petit feutre peut bien fonctionner.
Mais comme je suis curieuse, je me suis dit :  "'faut tenter!"


L'application est sympathique, on peut varier le trait comme un feutre traditionnel. 
On ne peut pas, revenir sur le trait de son dessin, mais bon c'est peut être beaucoup demandé sur un émail cuit.
Il y a plusieurs couleurs, 7 ou 8 de mémoire c'est pas mal pour un motif.
Pas besoin de faire des cuissons entre les différentes couleurs à poser comme dans le décor traditionnel.

Il faut attendre 72h et une petite cuisson à 150°C dans son four de cuisine.

Tic,tac, ça y est! 
Au toucher, ça rappe.
Au lavage, ça tient.
Autant qu'un décor traditionnel finalement.
Bien sur si je prends un grattoir et que je m'acharne, je pense que je vais finir par rayer mon motif. 

Alors voilà, si on veut faire une peinture comme ci-dessous...



C'est clair! Ce feutre ne rivalise pas. 

Mais si notre style est plutôt simple et graphique. 
On se ferait doucement tenter par ce petit outil, au risque de recevoir les foudres des grands traditionnels.
Oui je sais, je ne vais pas me faire des copains mais j'aime bien ouvrir le débat sur les idées reçues. 
Ça nous permet à tous de nous poser des questions et peut être à terme évoluer.
Je serais ravie de voir plus tard un virtuose de la technique "feutre céramique".
Et vous ?



vendredi 19 mai 2017

               Un céramiste au restaurant...


Comment détecte-t-on un céramiste dans un restaurant ?
Non, pas parce qu'il fait "Artiste" ou qu'il a des bijoux en céramique très lourd autour du cou.
C'est un piège ça! Ça peut arriver, mais ça ne veut rien dire!.

Il ressemble à tous le monde, il fait la bise à ses amis, il s'assoit, il prend le menu, il a trouvé ce qu'il voulait, referme le cahier et attend patiemment le serveur en faisant attention de ne pas déranger ses amis TRÈS CONCENTRÉS sur le choix fatidique de leur vie ou en tous cas de leur soirée, le repas!

Puis il attend...et il commence à regarder l'assiette devant lui.

Tiens c'est quoi l'émail ? Transparent ou Opaque ?
C'est une assiette tournée ? Non ça se peut pas, on voit les traces du moule de coulage là sur le coté.
C'est vachement bien fait l'effet grès!

Ou alors : C'est de la porcelaine ? Ah je lèverai bien l'assiette pour voir la translucidité.

S'il n'y a pas beaucoup de bruit, il va essayer de la faire tinter pour faire "chanter" la porcelaine, discrètement bien sur...

Mais c'est tellement subtile qu'il loupe son coup, et puis honnêtement ce n'est pas très discret.
Bon! ça doit être marqué en dessous de l'assiette. Il sera fixé sur sa qualité!

Si c'est fait main, il le saura.
Si c'est juste une assiette en vitreous (que l'on nomme porcelaine impure, un terme pas très sympa j'avoue), il le saura.
Bref s'il s'est trompé, il va savoir...enfin.

C'est fou hein ? Une simple petite assiette dans un restaurant devient un carte au trésor technique.

Il en a oublié ces copains qui le regardent le nez dans son assiette.
Oui parce que ça y est, ils ont décidé du choix de leur souper, et se permettent au moment où leur pote soulève l'assiette :

"Heu...qu'est ce que tu fais ?"

D'un coup, notre céramiste relève la tête.
Mince, ha bah oui à force, il est grillé...

Donc voilà vous savez, un céramiste dans un restaurant, c'est celui qui retourne l'assiette!
Bon on en est pas à ce point et heureusement...

                              



dimanche 14 mai 2017

                   C'est quoi la sculpture ?


Bah oui parce qu'à force on sait plus...

Bah là comme ça, quand on voit le penseur de Rodin, on se dit c'est un truc humanoïde, qui bouge pas et qui est souvent dans les jardins avec des petits oiseaux dessus...
Ça représente un monsieur ou une dame certainement très important (aussi très oublié il faut le dire) à une époque donnée...

Mouais...
Qu'est ce qu'il dit le dictionnaire ?

"La sculpture est une activité artistique qui consiste à concevoir et réaliser des formes en volume."

Au 19ème ou 18ème siècle, c'était plus que ça. 
C'était un peu la publicité d'aujourd'hui.



On prenait quelqu'un d'important, le roi par exemple, on le mettait volontairement en hauteur (vous n'aviez jamais remarqué ? bah moi avant qu'on me le dise, j'y avais jamais pensé!), à cheval, tel un conquérant, et on le mettait au milieu de la ville pour que tous le monde puisse le voir.

Ainsi le peuple savait qui il était. Certes, il y avait déjà la presse mais bon c'était un peu la tradition et ça en jetait, faut le dire.
Pas question donc de le déformer, cela devait être ressemblant.

Et puis les techniques ont changé. La publicité aussi. Et notre personnage en bronze, bah c'était long et cher à faire...
Alors la sculpture a perdu son rôle premier. Mais ce n'est pas pour ça qu'elle disparut!

Elle est devenue au 20ème siècle "medium d'art" haha!



Elle est devenue parfois molle, parfois légère, parfois mobile. comme l'artsite Calder ci-dessus.
Parfois elle disparaît, elle n'est plus du tout en charge de témoigner le passé comme on peut le voir dans cette sculpture du land art.

Voir les concours absolument impressionnants de sculpture de sable ou de glace, qui en plus d'être magnifique, sont complètement éphémères...



Du coup, moi je me pose une question bête...
Jusqu’où peut on dire qu'une sculpture est une sculpture ?

...





La mise en volume d'un élément éphémère comme le feu ? C'est une sculpture selon vous ?
Moi je dis oui... et vous ?










                            Trésor Littéraire


Un jour, un ami m'a emmené un vieux bouquin tout râpé en me disant :

"Tiens la sculptrice, j'ai trouvé ça. Il te sera plus utile que moi."
J'ai regardé la date d'édition et je découvre avec plaisir qu'il date du 19ème siècle !



Le bonheur! Un livre sur la vision de la sculpture de cet époque ! 
Même en ayant fouillé toutes les bibliothèques du Ministère de la Culture, je ne l'avais jamais trouvé!
😃😃😃😃😃😃😃😃😃😃😃😃😃😃😃😃
Oui je suis un peu mono-maniaque sur certains sujets...


Bref, je ne résiste pas de vous faire partager une phrase qui me semblait importante.

"Le sculpteur doit choisir l'unique instant, de manière à ce que notre pensée y ajoute facilement ce qu'il doit suivre."

Je trouve que c'est très vrai pour n'importe quelle pièce figurative.

Ce qui compte, ce n'est pas la pièce en elle-même, mais ce qu'elle fait ressentir à celui qui la regarde. 
Et pour le créateur, son job de faire preuve d'empathie pour savoir qu'elle sera l'instant qui touchera à coup sur!


J'aime par exemple cette sculpture dont le nom de l'artiste m'échappe évidemment (je vais chercher, je vous le dirais). L'instant est très bien défini, on s'imagine l'amour de la mère, on se met à sa place pour un bref instant.
On peut être parfaitement technique et faire de très jolies sculptures, mais l'instant choisi est le plus important, car c'est le message.

Au passage, c'est pas facile parce que déjà que nous avons du mal à communiquer entre nous, alors imaginez la galère avec un simple visuel!

Je vous parle pas du reste des difficultés : la taille (ça peut tout changer)


Le nombre, la matière, l'exposition...etc



Bref ...un vrai métier.
D'ailleurs je pose une question ouverte ? Pour vous, ça va jusqu'où la sculpture ? 
Je pense que je vais refaire un article tout de suite après...




mercredi 10 mai 2017

                     Ça y est, il est chez moi!

Et oui, comme tous céramiste vous l'avez fait! L'achat du four...

C'est l'objet le plus important de l'atelier. Le plus cher aussi...
Et surtout le plus déterminant sur la production que vous allez mener.
Donc en bref, il vaut mieux pas se tromper!

Alors on réfléchit. Qu'est ce que je prends ?
Moi quand j'ai acheté le mien, c'était un peu cette sensation quand il est arrivé dans ma maison.



Mon super bolide était là. J'ai pris 8 ans à me décider, alors imaginez!
Une vraie fan de tuning était entrain de naître en moi.
Alors forcément j'en ai beaucoup parlé!


La plupart de mes copains céramistes posent d'ailleurs des questions proches des spécialistes de voiture :

1- "T'as pris électricité ou gaz ?... C'est en peu en voiture le "Essence ou Diesel ?"

2- "Bois ?! Ouah respect, sous-entendu et à juste titre : "Tu contrôles le feu!"

Et la classe internationale, c'est lorsque tu dis : " J'ai fait mon four porcelaine moi même. "


3- "Il monte haut en température ?"  Version voiture, cela correspond à : "Combien de chevaux ?"

 Je ne sais pas pour vous, mais quand on me pose ce genre de question pour ma voiture, je ne sais jamais quoi répondre. Et je me dis, un jour je regarderais sur ma carte grise pour ne pas confirmer le cliché social de la femme qui n'y connaît rien aux voitures!

Souvent je réponds 1100 °C.
Soudain le regard de mon interlocuteur est interrogateur.
"Mais c'est un four décor ?"  (Sous-entendu mais tu veux cuire quoi avec ça?) Alors je me défends!

"Attend il a 10 programmes enregistrés, il s'arrête en cas de surchauffe. Ouais c'est un veau mais il est hyper pratique."

4- C'est quoi comme marque ? Et il est de quelle année ? (bon là c'est pareil que les voitures hein)

Cette question est surtout pour savoir s'il consomme beaucoup mon veau, parce qu'on oublie de dire que la haute température, ça n'arrive pas comme par magie. C'est énergivore et potentiellement polluant. Alors depuis quelques années les céramistes font attention.

Des fois, vaut mieux acheter un four neuf qui ne consomme quasiment rien et ne pèse QUE 50 kilos.
Trop de souvenirs de pousser des vieux fours des années 80 pesant une demi-tonne pendant une après midi entière pour ne pas l'utiliser au final parce qu'il n'est pas aux normes! 😓

En bref d'accord, le mien ne monte pas bien haut.  Alors oui, ce n'est pas une rolls roys comme dans mon imagination, disons que c'est une Twingo, oui une belle Twingo toutes options.
Mais elle est belle et j'espère qu'elle me fera vivre de belles expériences.

Et en basse température, il y a tellement à faire déjà...Vous verrez!





jeudi 4 mai 2017

                              Petits maux...

Quand on est céramiste, il y a deux maux cachés :

1- Les Tendinites :

Et oui, on répète nos gestes tellement de fois pour qu'ils deviennent parfaits que nos tendons ne nous disent pas merci, forcément...
Pour les solutions, à part arrêter (manière radicale et déprimante) ou du moins freiner, il y a plein d'astuces : Baume du tigre, huile essentielle de Gaultérie, chaleur.

Moi j'utilise du vinaigre de cidre, ça ne soigne pas mais ça soulage immédiatement, je vous le conseille.

2-Les crevasses :

Avant de faire de la céramique, j'avais déjà les mains sèches, mais maintenant...c'est non-stop.

On pétrit une matière qui aspire l'humidité, on se lave les mains.
On malaxe, on lisse, on en a plein les doigts, on se lave les mains.
On tourne, on fait des finesses, on se lave les mains.
On taille dans la matière sèche, on a des morceaux collés plein les mains qui abîment les pièces finies dans la manipulation alors...ON SE LAVE LES MAINS!!

Bref à la fin de la journée, même si on les crème (avec toutes les crèmes du monde, franchement j'ai essayé beaucoup de marques), la peau est craquelée comme un bol Raku.

Et là, on souffre silencieusement en tirant sur nos manches de pull (notre beau cachemire si durement acheté) pour couvrir nos crevasses toutes neuves.

Un légère sensation de devenir comme l'homme de pierre....




Une fatalité ? Non j'ai fini par trouver un truc efficace.
Et je vous promets que je ne reçois aucunes pubs pour ça (faut pas rêver, attendez, vous avez vu l'âge de mon blog sérieusement ?😄).C'est Lancinoh.

Oui oui...une crème anti-crevasses pour les tétons afin d'allaiter nos chers bébés.😇

Plus sérieusement c'est une crème qui doit cicatriser une crevasse entre deux tétées, c'est-à-dire 2h.
Donc en 2h, la plaie doit être un maximum refermée. Donc c'est de l'or en barres pour nos mimines!

Il suffit de l'appliquer avant de se coucher. Pour les plus studieux, vous pouvez mettre un gant en latex ou un gant bleu chirurgicale. Et en une nuit, tout parti!


Essayez c'est super ! Et surtout ça soulage nos mains si précieuses...












lundi 1 mai 2017

L'ENFOURNEMENT, UNE HISTOIRE A PART..

On ne se rend pas compte que l'enfournement et la cuisson sont des moments très importants dans la vie d'un céramiste.

Comme au théâtre, on prépare tous avant la grande première.
On pose ses pièces. On fait en sorte qu'elles ne touchent pas les résistances, qu'il y ait de l'air entre elles. On fait le ménage et on joue à Tetris!

Une appréhension s'installe.
La pièce est-elle assez sèche ? L'émail que j'ai mis, qu'est ce que ça va donner ?
 Est ce que l'émail ne va pas couler ? Non, j'ai vérifié...2 fois déjà.

Il faut dire que ce sont nos bébés que l'on a peaufiné parfois depuis des mois, alors forcément on leurs réserve notre plus grande attention.

On ferme la porte lourde du four à double tour. On regarde les programmes :
Est-ce que je modifie ma courbe de température ?
C'est bon c'est la bonne ? Pas question de cuire une faïence crue avec une cuisson d'émail Grès.
Au risque de créer des flaques vitrifiées, incrustées et refroidis dans mon four.

Bon ok c'est bon, c'est parti !

Et maintenant ? ....Bah on est comme un gosse.

On regarde la température monter.
Moi j'ai un four électrique tout automatisé, il n'y a rien à faire. Même s'il y a un incident, le four s'arrête automatiquement. Mais je regarde quand même la température monter, impatiente.



Je rêverais en voir plus, voir la pièce changer d'aspect sous mes yeux. C'est ce qu'on vit avec le Raku, ça ne m'étonne pas que tant de céramistes l'utilisent. Et lorsqu'on est céramiste, faut le voir au moins une fois c'est trop rigolo.

Bon...vraiment il n'y a rien à voir, c'est frustrant...
Je vais me coucher.
Et comme une enfant à noël, j'attends le matin pour ouvrir la lourde de porte qui me montra le trésor de la cuisson.
J'adore ce moment, c'est l'un des meilleurs. Quand je vous dis que c'est cool la poterie!